" Je est un autre ". La célèbre phrase de Rimbaud, écrite dans une lettre où il professait l'impossibilité à maîtriser son identité propre dans l'activité artistique (l'artiste "s'échappe" de lui-même lorsqu'il crée) peut s'appliquer, certes un peu différemment, dans les jeux érotiques. C'est une des raisons pour lesquelles ces derniers sont bénéfiques : ils ont, en quelque sorte, la capacité de nous libérer de nous-mêmes – ils nous reposent de la réalité et de notre moi.
Quelques courriels nous questionnent encore et toujours sur les "jeux érotiques", qu'ils soient de domination soumission ou autre, surtout dans leur dimension psychologique et morale. En réalité, de nombreuses personnes sont effrayées ou ont honte de l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes pendant ces divertissements. Or, ces jeux sont faits précisément pour devenir quelqu'un d'autre, pendant quelques moments. Ils ont la même utilité que les "jeux de rôles" en psychologie, qui permettent (voir le sociodrame de Moreno) d'extérioriser des souffrances ou des phobies, alors qu'en amour, ils permettent surtout d'exprimer des désirs et des pulsions érotiques.
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Article " Les jeux de rôles érotiques " © nouvellestentations.com
Page 2 : Jeux de rôles érotiques courants - l'infirmière et le patient
Page 3 : Jeux de rôles érotiques courants - La prostituée et le client
Page 4 : Jeux de rôles érotiques courants - Le professeur et l'écolière
Page 5 : Jeux de rôles érotiques courants - Les amours ancillaires
Directement issu de nos pulsions enfantines (on " joue au docteur "), même si les enfants pratiquent ce jeu d'abord pour découvrir le corps de l'autre, alors que les adultes aiment les jeux de rôles médicaux (l'infirmière est remplaçable par un médecin mâle ou femelle) parce que l'être humain qui joue le patient est nu, en position d'infériorité et parfois sans défense. On fait alors référence, comme dans bien des jeux de rôles, à la domination soumission. Celui ou celle qui joue l'infirmière ou l'infirmier ou le médecin revêtira une blouse blanche, et effectuera souvent des palpations qui dériveront vers des gestes sexuels. N'oublions pas qu'un fantasme courant, partagé par les hommes et les femmes, est d'être un objet sexuel au mains de leur soignant (e) ou de leur thérapeute.
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Ou "la professeure" et l'écolier, bien sûr. Deux fantasmes se mêlent souvent, ou se côtoient. D'abord, les premiers émois érotiques peuvent avoir été suscités par un ou une professeur au physique avantageux, bien avant l'âge où les jeunes filles tombent amoureuses de leur professeur de philosophie. Et quelques garçons ont souvenir de l'opulente poitrine de leur professeure d'Anglais où d'un croisement de jambes de leur professeure de mathématiques… On recrée donc une sorte de premier émoi sensuel, qu'on développe dans le jeu en question.
Deuxième fantasme, celui de la punition, qu'elle soit consécutive à un mauvais travail ou à une mauvaise conduite :
la punition dans le jeu érotique devient alors agréable, voulue, attendue. Et la plupart du temps, méritée. Ce type de jeu est un passage classique à des jeux de domination soumission, la femme s'habillant de manière stricte, non provocante (à l'inverse souvent du jeu de l'infirmière et de la prostituée), et les fétichismes qui l'accompagnent fréquemment sont ceux des chaussures, des chignons et des lunettes.
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Un jeu de rôle qui demande un peu de temps. La personne qui officie (femme ou homme) se doit ou bien de servir à table, ou bien un apéritif, ou même de faire le ménage. Jeu très répandu, demandant que la femme se mette en robe noire et tablier si elle est la domestique, l'homme en veste ou chemise blanche si c'est lui le serviteur.
Evidemment, le jeu dérape et les privautés s'accumulent, le ou la serviteur n'ayant pas la possibilité de les repousser sous peine de renvoi. Cette mise en scène à caractère social est assez prisée quand la femme est maîtresse de maison et l'homme serviteur, puisque cette formule inverse les rapports habituels (on peut d'ailleurs le déplorer!) dans le couple. Plus domination soumission, tout manquement à la qualité du service ou toute maladresse sont punis (gages ou sévices légers). La servante ou le serviteur entièrement nu se jouent également, mais il s'agit carrément du jeu maître esclave. De même, le jeu chauffeur patronne a ses adeptes, avec escapade en rase-campagne et arrêt coquin dans la nature.
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