Et les orgies, dans tout ça ?
Amour à profusion
Le monde semble avoir vu dans l’échangisme et les clubs libertins l’alpha et l’oméga des plaisirs voluptueux. Oui, on peut être adepte du mélangisme (on est à plusieurs couples, on se caresse tous ensemble mais on ne fornique qu’avec celui ou celle avec qui on a passé le pas de la porte), de l’échangisme (prêtons-nous les uns les autres), ou même du candaulisme (jouir du spectacle de son ou sa partenaire donnant de sa personne). 
Certes, on peut apprécier les clubs spécialisés. Ce n’est pas nous qui jetterons la pierre aux amateurs de plaisirs niaisement appelés coquins, mais nous affirmons qu’il y a manière et manière de s’y adonner. La manière un peu commune, qui fait fi de la beauté d’un décor et de ce qui entoure la sexualité même, et l’autre, plus élaborée, sensuelle. Celle de l’orgie. 
Si nous effectuons un aussi rapide que bref retour aux origines, les orgies ne manquaient pas chez les Romains, par exemple. Saturnales, Bacchanales, elles prenaient souvent la forme initiale d’un hommage aux dieux, ces derniers étant alors beaucoup moins rébarbatifs que ceux d'aujourd’hui. Mais surtout, elles combinaient l’amour, la danse, la musique, la bonne chère et l’ivresse. Ce sont ces plaisirs dionysiaques qu’il serait bon de retrouver, dans la mesure de nos moyens…
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L'orgie à plusieurs
La plus difficile à mettre sur pied, bien sûr. Si vous êtes déjà échangiste, vous pouvez l’organiser chez vous. Une orgie est par principe plus onéreuse qu’une sortie en club. Mais, à plusieurs, on peut partager les frais. Les bases essentielles sont de deux ordres : culinaires, thématiques. Il faut donc une remarquable préparation. Champagne et vins sont de mise. Remarquons que ceux qui ne boivent que de l’eau sont de très mauvais participants à une orgie.
Les mets peuvent être servis froid pour plus de commodité et pour que le maître et la maîtresse de maison ne disparaissent pas sans cesse. Sauf si vous avez quelqu’un en cuisine, que cette personne ne soit pas prude, ou qu’un de vos invités "joue" l’esclave antique.
Le décor :
Nous conseillons vivement l’orgie romaine version Caligula, qui demande quelques recherches vestimentaires (petite tunique, fleurs dans les cheveux) et plusieurs coussins pour pouvoir dîner allongé. Prenez la précaution de protéger votre sol, car une telle orgie demande d’abord qu’on joue avec la nourriture : on se mange sur le corps, on boit en versant un peu de vin sur son menton, aussitôt léché par la voisine ou le voisin, voire, quand les esprits s’échauffent, on joue avec les corps nus qui servent de table. Après (ou pendant) , si l’on n’est pas trop épuisé par les diverses libations – mais l’orgie est avant tout libation !- on peut s’adonner à des plaisirs sexuels divers et variés. On peut aussi jouer à l’Empereur, aux esclaves, etc…
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L'orgie bourgeoise
Deuxième thème qui allie la débauche à l’élégance. Habillez-vous le plus chic possible, c’est indispensable. Dînez assis, buvez, mangez, lutinez-vous. Des femmes ou des hommes peuvent "passer sous la table". Il faut absolument une soubrette (ou un serveur) complice, qui serve et soit l’objet de diverses caresses.
La musique de fox-trot ou de jazz est très indiquée. L’abus de bonnes choses doit pousser à la danse lascive, pendant ou après le dîner. Cette orgie a pour principe qu’on ne se met jamais nu entièrement, mais que les vêtements sont écartés pour la commodité de la chose. Robes relevées, corsages ouverts, braguettes déboutonnées, voilà la règle. Si en plus vous conservez un verre à la main, ou un excellent Havane…
L'illustration d'en-tête , œuvre de Rémy Cogghe "Carnaval à l'hôtel Feraille" est exposée au musée "La Piscine" à Roubaix
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L’orgie en couple, ou la foule imaginaire
Si vous n’êtes pas fanatique de l’amour à plusieurs, une orgie à deux est tout à fait possible, et même recommandable. Un 31 décembre, une soirée d’anniversaire - ou n’importe quel jour, d’ailleurs. La soirée ne sera orgiaque que si vous mélangez les plaisirs. Tous les sens doivent être mis en éveil et activés en même temps. Habillez-vous de manière érotique : Rome ancienne, riche bourgeoisie décadente, et même libertin du XVIIIème si vous avez le matériel, ou tout simplement vos vêtements personnels les plus sexy. Recherchez alors l’ivresse, que ce soit celle du corps ou de l’esprit. Soyez lascif, tenez-vous mal. Interrompez votre repas ou votre apéritif pour des caresses, interrompez celles-ci pour reprendre vos libations.
Faites durer le plaisir. N’oubliez pas : l’orgie doit être longue, mais intense. Elle est fondée sur le dérèglement des sens. Bien sûr les excès doivent être maîtrisés, pour que le malaise ne succède pas à la jouissance. Cet équilibre est aussi très excitant à maintenir…
Un livre pour approfondir le sujet : "orgies" de Georges Marbeck
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