Dans le Kâma Sûtra, certaines postures ne sont pas explicitement décrites. Vâtsyâyana suggère simplement d'observer et d'imiter les animaux. il faut selon lui laisser s'exprimer l'animalité qui est en nous. La posture dite de la vache n’est pas à proprement parler une « levrette », puisqu’on change d’animal. La femme à les mains et les pieds au sol, pas les genoux.

Evidemment, ce qui pourrait apparaître comme tout à fait insultant pour la femme ne l’est pas. Les comparaisons animalières fleurissent dans notre sexualité, surtout quand il s’agit d’accouplement : un homme n’est-il pas parfois l’étalon, le taureau, quand il n’est pas monté comme un âne ? D’ailleurs le bestiaire est vaste chez Vâtsyâyana : " On peut…. monter une femme comme un âne, jouer comme un chat, attaquer comme un tigre, piétiner comme un éléphant, gratter le sol comme un cochon, la chevaucher comme un cheval. On apprend ainsi mille façons de copuler." Vaste inventaire qui invite, avec enthousiasme, à se lancer dans les étreintes par derrière.

L'asana (posture) Dhenuka (la vache), Vâtsyâyana la décrit ainsi : "La femme se met à quatre pattes par terre, dans la position de la vache prête pour l'assaut du taureau." C’est une « Asana » qui permet une pénétration profonde (comme dans la levrette). L'homme, debout, contrôle aisément l'intensité et le rythme des va-et-vient.

Voyons le « scénario » complet, tel qu’il est dans le Kama-Sutra : d’abord, l’Alingana (étreinte) : "S'étant approché, sous quelque prétexte, il pose ses mains sur ses seins… lui-même découvrant son sexe, le presse contre elle… il pétrit ses seins jusqu'à ce qu'elle éprouve un certain plaisir." Ensuite, Kilakinchita (excitation). Un instant, la femme hésite. Peut-être aspire-t-elle au confort d'un lit ? Mais le désir de l'homme est impérieux. D'expérience, elle sait que différer l'étreinte peut en amoindrir l'intensité et se prête au jeu de son amant. Enfin, l’Abhimani (jeu amoureux). La femme offre ses fesses à son partenaire. Elle connaît le pouvoir érotique de cette partie de son anatomie sur son partenaire. L'inviter à la prendre ainsi, comme un animal (nous dirions comme une bête), va le rendre fou.

Dossier Kâma Sûtra - Article " Dhenuka, la posture de la vache ou la levrette debout " © nouvellestentations.com