Griffer sa -ou son-, partenaire peut être considéré comme un comportement agressif ! Pourtant, chacun de nous l'a sans doute fait, à l'occasion d'une étreinte passionnée. L'art de griffer tel que Vâtsyâyana le propose aux amants tient plus du débordement amoureux que de la pratique sadique : de surcroît, il ne le conseille qu'à ceux qui y prennent du plaisir.

Selon le Kâma Sûtra, les griffures sont judicieuses durant les préliminaires pour exciter les zones érogènes, et pendant le coït pour intensifier la jouissance. Elles sont surtout fortement recommandées avant une séparation… pour laisser une marque tangible de son amour.

D'après Vâtsyâyana, les meilleurs endroits à griffer sont : les joues – de nos jours, sauf demande expresse du partenaire, on peut s'en dispenser sous peine de représailles ! Viennent ensuite les seins, le cou, le dos, les cuisses et l'entrecuisse (parties génitales sans doute comprises...)

Un conseil pour exciter les seins : « Mayurapadaka » –le pied de paon. Il s'agit de saisir le téton avec les cinq ongles de la main, en appuyant autour de l'aréole, et de le tirer vers soi.

Quelques autres techniques :

Rekha –le trait. L'homme fait glisser l'ongle de son pouce entre les omoplates de la femme. Ce type de griffure agrémente les préliminaires. C'est l'une des huit manières de griffer répertoriées par Vâtsyâyana : "On peut tracer une ligne droite sur toutes les parties du corps, mais elle doit être courte."

Mandala –le cercle. "Les endroits indiqués pour imprimer la marque du cercle sont le bas-ventre, l'entrecuisse et les fesses." Pour amplifier la sensation, sans qu'il soit nécessaire de blesser, on prépare la peau en la tirant doucement avant de la griffer.

Utpalapatraka –la feuille de lotus. La femme griffe les reins de son amant : "Les marques d'ongles servent à se rappeler la beauté, la jeunesse et les qualités de l'objet de sa passion."

En Inde, à cette époque, toutes ces marques de griffes suscitaient l'admiration. Elles servaient à annoncer que la personne était aimée (voir les morsures, dans le même genre) . Cela n'était pas réservé aux seules femmes, les hommes aussi pouvaient arborer ces signes d'une passion ardente.

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