Nous avons largement traité de la psychologie de la domination-soumission dans un de nos articles, mais nous nous rendons compte que toute explication (au bdsm comme à d’autres particularités sexuelles), si elle expose le fonctionnement de cette pratique, n’ôte pas chez de nombreuses personnes un sentiment de déchéance ou de honte. Qu’il faut balayer !
En effet, ces plaisirs sont fondés sur la transgression, et la transgression est saine lorsqu’elle ne met pas en danger la vie d’autrui ou ne la dégrade pas. Qui plus est, cette transgression dans le bdsm est avant tout mise en scène, c’est-à-dire jouée : on mime l’asservissement, on mime l’esclavage, on mime la torture – même si la douleur physique est présente, mais souvent raisonnable et voulue, comme source de plaisir. L’intensité du jeu permet que ce « mimodrame » plonge les acteurs dans un monde intermédiaire où la conscience de notre personnalité au quotidien ne disparaît pas : on « est » esclave dans le bdsm mais on sait qu’on ne l’est pas dans la vie. On est Maîtresse ou Maître, mais dans un laps de temps défini. Simplement, notre individualité quotidienne s’estompe, et le rôle qu’on a choisi dans le bdsm prend une plus large place dans notre conscience, lors de la séance. A-t-on honte de danser comme un malade dans une boîte de nuit, d’entrer en transe et de chanter à tue-tête ?
De manière curieuse, ce sentiment de honte que quelques personnes ressentent ne survient qu’« après », quand le jeu est fini, que l’excitation est tombée, que notre mémoire nous restitue les positions « avilissantes » et les avanies qu’on a subies (si l’on est soumis-e) ou fait subir (si l’on est Maître-sse). Jamais pendant ! On aurait donc honte de ce qui vous a fait jouir ? Ajoutons que la honte touche plus les soumis-es) que les maîtres-ses. On a plus tendance à avoir honte, comme dans la vie quotidienne, d’être dominé que d’être dominant. Justement, nous ne sommes pas dans la vie quotidienne ! Mieux vaut se dire la chose suivante : « j’aime ce rôle et ces pratiques dont le ressort même est de me mettre dans une position inférieure, de même que mon/ma partenaire aime ce rôle et ces pratiques qui le/la placent dans une position supérieure. Cela veut dire que je n’ai pas à craindre son regard puisque il /elle tire la même quantité et qualité de jouissance que moi !
En conclusion, ne devrait jamais exister dans le bdsm une quelconque honte, mais au contraire une satisfaction et un épanouissement dus à une saine transgression qui vous fait jouir pendant, et vous apaise ensuite.
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Article " Faut-il avoir honte d'être bdsm ? " © nouvellestentations.com
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