Définition (s) :

Définition « dure » : déviation sexuelle (ou paraphilie) consistant à atteindre le plaisir en voyant des scènes sexuelles ou sexualisées par le voyeur, à l’insu des personnes qu’il regarde.

Définition « molle » : plaisir et excitation à la vue de scènes sexuelles au su du ou des acteurs (scopophilie, candaulisme), comme à la vue de spectacles érotiques ou pornographiques.

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Le voyeurisme " déviant "

On peut dire que le voyeurisme devient «déviant» pour la société lorsqu’il y a atteinte à la vie privée. Ce n’est d’ailleurs pas tant le voyeurisme qui est condamné que certains moyens employés.

Par exemple, une femme qui croise haut les jambes peut subir le regard persistant, indiscret, voire scrutateur d’un homme sans qu’elle puisse se plaindre. En revanche, l’utilisation par ce même homme d’un miroir pour regarder sous ses jupes est répréhensible.

De même, si vous regardez un couple en train de faire l’amour en face de chez vous, et avec l’aide de jumelles, rien à redire. C’est même le couple qui pourrait être poursuivi pour attentat à la pudeur. En revanche, si vous photographiez et filmez à la sauvette ces ébats, vous pouvez être condamnés. Et si vous vous introduisez chez ce dit couple, ne serait-ce que pour regarder, c’est évidemment une autre histoire.

D’un point de vue psychologique, nous retrouvons la problématique commune à toutes les paraphilies (voir la célèbre classification DSM IV en psychiatrie américaine). Le paraphile ne peut obtenir satisfaction que dans le cadre de son comportement favori. Celui-ci est nécessaire, et répétitif. Bien souvent, il altère le comportement social, familial et/ou professionnel. Ce voyeurisme connaît une explosion due à Internet, certains voyeurs passant six heures ou plus par jour sur des sites pornographiques.

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Le voyeurisme " intégré "

Partons du principe que le voyeur dont nous allons parler peut se passer de sa pratique, ou qu’il peut également atteindre le plaisir en-dehors d’elle, sans quoi il se classe parmi les «déviants». Le voyeurisme, ainsi que nous le précise le Petit Larousse de la Sexualité, peut alors « intégrer la sexualité du couple comme fantasme, masculin comme féminin, voire comme élément de stimulation pour attiser curiosité et excitation sexuelle ».

Nous sommes tous plus ou moins voyeurs, sans quoi le strip-tease, les films érotiques, les stars sexy, que ce soit Brad Pitt ou Angelina Jolie, ne rencontreraient aucun succès. De même les bikinis, les décolletés plongeants ou les jeans moulants (homme et femme). Et si l’on dit que les hommes sont plus voyeurs que les femmes, regardez de quoi sont composées les tribunes d’un match de rugby ou d’une corrida… Au sein du couple, le voyeurisme a droit de cité. De bien des manières…

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Le regard posé sur l'autre

Dans l’intimité, le voyeurisme revêt en général une forme claire et proclamée. Sous la forme la plus simple, on regarde l’autre soit quand il se dévêt ou se vêt, soit quand il est entièrement nu. On le regarde pendant l’amour.

Sous une forme plus élaborée, on peut aussi le regarder dans un miroir, surtout quand il est placé près du lit, ou dans une situation a priori non sexuelle: travaux ménagers, par exemple.

Il arrive aussi que le voyeurisme au sein du couple se fasse à l’insu de l’autre - comme une sorte de «violation de la vie privée» au sein de la vie privée : toilette intime, le sommeil (drap ôté, caresses légères, regards indiscrets) etc. Le voyeurisme le plus répandu consiste à photographier ou filmer l’autre, ou à filmer ses propres ébats. La technique moderne qui permet de ne plus aller faire développer les pellicules est une aide fort précieuse… Enfin, la forme la plus « perverse » du voyeurisme, parce qu’elle met en jeu un ou plusieurs autres personnes, est le «candaulisme». Que nous allons décrire.

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Le candaulisme

L’historien Hérodote nous raconte, aux premières pages de son « Enquête », que le roi de Lydie, Candaule, tint à ce que son garde du corps favori, Gygès, fût témoin de la beauté de la Reine. Gygès ne put qu’accepter et se cacha dans la chambre pour voir nue la femme de Candaule … Mais celle-ci s’en rendit compte. Elle ne dit mot sur l’instant, alla voir Gygès le lendemain et lui demanda de tuer son mari. Gygès (à nouveau caché dans la chambre) obtempéra et devint roi à la place de Candaule.

Les pervers sont toujours punis. Edifiant, non ? De nos jours, le candaulisme consiste à aimer voir son ou sa partenaire faire l’amour sous ses propres yeux.

Les clubs échangistes regorgent de candaulistes, si ce n’est que le vrai candaulisme n’implique pas l’action de la part du voyeur, mais seulement l’excitation visuelle. Les hommes sont a priori plus amateurs que les femmes (celles-ci prenant leur plaisir dans l’exhibition… et dans l’étreinte qui leur est allouée), mais l’inverse est aussi vrai. Une tonalité «domination-soumission» accompagne parfois cet usage, l’un des partenaires «livrant» l’autre (consentant, bien sûr) devant lui.

Le candaulisme préféré des hommes consiste à voir sa femme faire l’amour à une autre femme. Et, pour ne pas être en reste, certaines femmes apprécient de voir leur compagnon recevoir l’hommage d’un mâle.

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