Le matelas s'annonce comme le dernier refuge de l'argent pour ceux qui ne font plus confiance aux banques. Mais ce même matelas, le sexe s'en éloignerait pour quiconque ne voudrait pas être taxé de ringardise, préférant ramper sous les coups de cravache ou se verticaliser le long des croix de Saint-André. C'est l'impression que donne une rapide revue de presse en cette époque agitée, si l’on est un brin facétieux.
Croire que la majorité de nos contemporains s'adonnent (ou brûlent de s'adonner) à une sexualité transgressive, c'est prendre des vessies pour des lanternes. Autrement dit, tenir le succès du fantasme de domination soumission suggéré par des œuvres littéraires mièvres (fifty shades of grey) pour une augmentation véritable d’un désir généralisé de relations SM est une foutaise.
Une minorité éprouve réellement le besoin de se soumettre (que ce soit par la douleur, l'humiliation, la dégradation...) ou de dominer. Pour la plupart, le fantasme BDSM tient du romantisme frustré : le romantisme de l'abandon et donc de la confiance totale dans le partenaire, l'aspiration à une emprise amoureuse absolue (et réciproque si possible) sur l'autre.
Un coup de fouet à la banalité plus qu'un coup de martinet sur les fesses, voilà ou se situe le rêve.
Ce n'est pas méprisable, et il peut y avoir du bien à vouloir se faire mal (dans le consentement mutuel). Mais ces choses-là ne peuvent venir d'un phénomène de mode. Ces pulsions sont ancrées dès le plus jeune âge chez beaucoup d'adeptes ou sont le fruit d'une évolution au fil des expériences sexuelles.
On n'essaie pas le BDSM comme on essaierait une nouvelle position. Si tout acte sexuel peut avoir un impact psychologique, c'est encore plus vrai dans une relation de domination soumission. Ce type de rapport parfaitement épanouissant pour qui en a le goût et le besoin peut se révéler perturbant, voire traumatisant pour celui ou celle qui s'y livre sans réelle appétence.
Une flagellation reçue sans plaisir est une simple souffrance. Une humiliation non désirée est une vraie souffrance psychologique. Se soumettre à un macho déguisé en maître (il y en a beaucoup) ou à une virago travestie en dominatrice, ne revient qu’à se livrer à de médiocres pervers en mal de pouvoir.
Cette mise en garde n'a pas pour but de trier sur le volet ceux qui auraient le droit de faire ou non partie d'une prétendue élite du sexe. Cette idée que le bdsm surclasse le vanille est par ailleurs aussi stupide que désagréable. Doit-on préférer le sucre au piment ? Pas obligatoirement, tout dépend du moment et des circonstances ! Ce conseil est destiné aux ingénu(e)s pour leur éviter de pleurer après coup(s) (voir ce fait-divers : Un couple SM au tribunal à cause de "Fifty Shades of Grey" ). Si vos penchants pour le BDSM sont purement hypothétiques, nous vous proposons une transgression moins radicale : faire des galipettes sur votre matelas rembourré de billets de banque. L'argent et le sexe, n'est-ce pas aussi un tabou ?
Article " Matelas, sexe, argent et transgression " © nouvellestentations
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