Les perversions pourraient être divisées grosso modo en trois catégories - non pas d’un point de vue clinique, mais subjectif : celles qui nous plaisent, celles que nous trouvons repoussantes, et celles qui nous amusent.

Celles qui nous plaisent peuvent être incluses dans notre activité sexuelle ou rester au stade fantasmatique (qui est une manière de les inclure dans l’activité sexuelle). Celles que nous repoussons sont en général celles qui occasionnent chez nous du dégoût, ou de la peur. Celles qui nous amusent sont celles qui ont une originalité ou une spécificité le plus souvent fétichiste, dont l’objet même ne nous aurait pas suggéré une connotation sexuelle. 

"On rit de ce qu’on ne comprend pas", selon Valéry. On rit, autrement dit on se moque. Et pourtant, "Tout peut être objet de désir sexuel, une machine à coudre, une éprouvette, un cheval ou un soulier", écrit Jean-Paul Sartre, cité par Jean Streff (Les extravagances du désir, éditions La Musardine).

Quelques exemples de perversions amusantes :

Les cataplasmes (également cités par Streff), la dendrophilie (attirance pour les arbres), la pédiophilie (attirance pour les poupées, à rapprocher des  furries  où les amateurs se déguisent en immenses peluches), ou le tickling (les chatouilles). Certaines personnes adorent être chatouillées jusqu’à la douleur. D’autres adorent chatouiller leur partenaire (en général immobilisé), le voir se tortiller et l’entendre demander grâce. Il y a des sites de tickling et même des clubs. On peut citer aussi le dogging (quand on aime faire l'amour à l'intérieur d'une voiture garée dans un endroit fréquenté et en prenant bien soin d'être visible. L'accueil de participants de passage est une option incluse dans le concept.), l'écouteurisme (quand on aime entendre les ébats des autres sans pour autant les voir…) sorte de voyeurisme auditif, si l'on ose dire). Nous aimons aussi beaucoup la jactitation, qui est une sorte de vantardise sexuelle. Bref, ne considérons pas tous les pervers comme de tristes sires habités de pulsions criminelles. Certains d'entre eux – la plupart- sont inoffensifs et, quand ils arrivent à ne pas souffrir de leur appétence, promis à de grands bonheurs.

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Article " Les pervers peuvent-ils être amusants ? " © nouvellestentations.com