Sans entrer dans le détail des différentes paraphilies (voir DSM III et DSM IV- TR, dans l’excellent article de Wikipedia : Paraphilie ), il est intéressant de parler des trois types de « consommation » des paraphilies : celles-ci peuvent être une option, une préférence ou une exclusivité.
Si vous êtes paraphile (ou « pervers », selon une terminologie plus contestée), dans quelle catégorie vous rangez-vous ? Evidemment, nous évoquons ici les paraphilies dites « consensuelles », puisque les autres, non consensuelles comme par exemple la pédophilie ou le frotteurisme, sont condamnables même dans leur forme optionnelle.
Une paraphilie n’est qu’une option quand elle est une simple alternance à la « normalité » sexuelle. Cette alternance peut être aussi un ajout destiné à l’amélioration du plaisir dit « normal ». L’exemple que nous citions de l’homme qui prend sa femme en levrette et lui claque les fesses présente le surgissement optionnel du sadomasochisme.
Une paraphilie de préférence est plus délicate : quelqu’un préfère sa perversion aux activités sexuelles qui ne comportent pas celle-ci, bien qu’il s’adonne au deux. Et dans les paraphilies exclusives, seule la paraphilie peut exciter celui ou celle qui en est doté, et seule la paraphilie peut mener cette personne à la résolution – c’est-à-dire au plaisir. Quand nous lisons ou entendons que l’échangisme ou le BDSM sont pour certains une “philosophie de vie”, nous sommes dans le cas de la paraphilie préférée, voire exclusive, sublimée par des termes en réalité inadéquats, puisqu’une philosophie est une élaboration intellectuelle libre et non l’organisation autour d’une donnée psychique contraignante.
Faut-il pour autant s’alarmer de ces trois types de consommation paraphilique ?
Du premier – consommation optionnelle -, certainement pas.
De la deuxième (consommation préférée), finalement peu : l’individu parvient à trouver un équilibre entre sa préférence sexuelle et une « norme » qu’il apprécie également. C’est souvent le cas de paraphiles qui vivent avec une personne qui ne partage pas leur particularité. Parfois d’ailleurs, la personne qui vit avec le ou la paraphile connaît la teneur de celle-ci, et la satisfait de temps à autre.
De la troisième (la paraphilie exclusive) on peut s’en inquiéter dans le cas où, par exemple, elle n’est pas partagée dans un couple. Donc, l’exclusivité interdit tout rapport sexuel, qui se fera ailleurs (cela peut aussi se produire dans le cas de la paraphilie préférée) : le problème est de savoir si ce sera en plein accord des deux partenaires. Mais si cette paraphilie exclusive est partagée (exemple, l’échangisme, l’urophilie - ou le BDSM, qui accole non pas deux paraphilies mais les deux pôles de la même), le problème semble résolu. Semble, parce qu’il est extrêmement rare que l’on trouve dans un couple la même intensité de désir, et la simultanéité parfaite. Même une paraphilie exclusive partagée demande concertations et concessions.
Le cas extrême est la paraphilie sadomasochiste du 24/7, c’est-à-dire de «l’esclave » permanent – et donc du maître ou de la maîtresse permanents. Nous entrons là dans le problème de l’envahissement du champ de conscience, autrement dit du borderline, limite entre la névrose et la psychose (voir aussi les sex-addicts). Enfin, le paraphile exclusif sans « sujet» - celui ou celle qui n’a personne pour assouvir son goût du sadisme consensuel, du masochisme ou autre - est évidemment celui qui risque le plus non seulement la frustration, mais aussi, pour abréger celle-ci ou la diminuer, de passer d’une manière ou une autre à l’acte non consensuel. Si vous ne vous trouvez pas dans ce dernier cas ou dans celui des « borderline », nous pouvons vous rassurer : on peut très bien vivre avec une paraphilie consensuelle, fût-elle exclusive, à condition, en même temps qu’on la vit, de l’analyser, de la décrire et de la contrôler, surtout si l’on est en couple.
Article " Nos paraphilies : option, préférence ou exclusivité ? " © nouvellestentations.com
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