Certains écrivains aiment ou ont aimé écrire des textes pornographiques, et ont préféré par prudence ne pas les signer de leur vrai nom.
" Histoire d'O " a ainsi permis à tout le landernau germanopratin de se demander qui se cachait derrière le nom de Pauline Réage, Jean Paulhan étant celui qui était le plus cité, d'autant qu'il avait préfacé l'ouvrage et écrit sur le marquis de Sade. Mais voilà, se cachait derrière ce nom de femme une femme : Dominique Aury… dont le vrai nom était Anne Desclaux. Mais il y a bien d'autres exemples. Pierre Mac Orlan a publié des dizaines de livres érotiques, en particulier sur la flagellation, en utilisant de nombreux pseudonymes dont Sadie Blackeyes et même Pierre Dumarchey… son vrai nom.
Très connue également Jeanne de Berg (" Cérémonie de femmes "), à la ville madame Catherine Robbe-Grillet.
N'oublions pas deux sommets, Georges Bataille alias Lord Auch pour la parution de " L'histoire de l'œil ", et Louis Aragon devenu Albert de Routisie, pseudonyme trouvé par Régine Deforges en page de garde du Con d'Irène.
On pourrait citer également Zeus de Castro, qui signe (toujours chez Régine Deforges) " Les Chasses d'Aphrodite " avec cette particularité que ce pseudo recouvre de son masque pudique Jean-Patrick Manchette et un co-auteur, Michel Lévine.
Mais le fascinant, le torturant, l'agaçant, est qu'on ignore combien de livres pornographiques, anciens ou modernes, signés par des noms inconnus, recouvrent des noms d'auteurs célèbres. Découvrirons-nous un jour, par exemple, un texte érotique de Rousseau sur la soumission masculine, de Balzac sur des cocottes, de Stendhal sur les amours d'une religieuse et d'un jeune homme, de Proust sur une maison close homosexuelle (où l'on fouetterait des rats, selon la manie qui lui est légendairement attribuée) ? Rêvons un peu.
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Article " Eros sous pseudo " © nouvellestentations.com
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