Nadine Monfils est d’origine belge. Ce n’est pas rien : elle a derrière elle une longue lignée de symbolistes, de surréalistes, qu’ils soient peintres, poètes ou romanciers. Le grand Marcel Mariën (essayez de trouver son exceptionnel recueil de nouvelles « Figures de poupe » paru aux défuntes éditions Simoën) doit être fier de sa descendance littéraire.
Nadine Monfils nous offre une quinzaine de nouvelles dont l’action – ou la passion – se situe à Venise. Ces nouvelles sont parcourues de meurtres et de suicides étranges, habitées par des incubes et succubes de toutes sortes, des tueurs à gages et de prostituées… L’érotisme n’y est pas fait pour un quelconque plaisir masturbatoire, (bien que certains textes, tels le « Théâtre de Sade » ou « l’hôtel des Bains », soient un peu plus crus que les autres), mais pour le plaisir pur. Les histoires vous saisissent par leur originalité, leur ton ou leur couleur – vous frissonnerez parfois autant qu’à la lecture de la « Ligeia » d’Edgar Allan Poe – et par leur style.
L’écriture de Nadine Monfils est aiguisée comme la lame d’un couteau. Oserions-nous ajouter que ces histoires vénitiennes rendent un hommage parfait à la Sérénissime, qu’elles indiquent, ici et là, un palazzo méconnu (Fortuny) à visiter, un bar, un restaurant, un quartier ? Nous, amoureux de Venise, de l’érotisme sous toutes ses formes et de la littérature belge, avons été conquis par ce recueil de nouvelles. Dès que nous nous retournerons à Venise, nous boirons un Spritz à la santé de Nadine Monfils, en espérant cependant ne pas croiser l’un de ses inquiétants personnages…
Nuits retroussées à Venise
de Nadine Monfils
Collection « Vertiges »
121pages . 9 €
Plaisirs sensuels & Plaisirs du sexe
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