N'espérez rien d'émoustillant ou de graveleux de cet ouvrage qui traite son sujet avec sérieux et méthode. Rien d'étonnant si l'on sait que l'auteur, David Courbet, est frais émoulu de Sciences Po.
On peut être surpris qu'un étudiant de IEP consacre son mémoire à la pornographie ; c'est ignorer d'une part que des élèves de Sciences Po ont créé le magazine « L'imparfaite » et, d'autre part l'aspect sociologique de la question.
De prime abord, il semble impossible de trouver une féministe pour défendre le porno, qui véhicule une image dégradante de la femme asservie au seul plaisir masculin.
De prime abord, car rien n'est simple : certains courants féministes défendent l'idée que le porno n'est pas systématiquement condamnable. Si l'on considère qu'une sexualité assumée et le droit au plaisir sont un moyen d'émancipation pour la femme, alors la question n'est plus l'abolition du porno, mais la création d'une pornographie qui s'adresse aux femmes.
"La réponse au mauvais porno, ce n'est pas la fin du porno mais au contraire plus de porno !" Annie Sprinkle.
On trouve les tenantes du mouvement pornographique féminin chez Ovidie, par exemple, ou dans les productions Second Sex avec « X-plicit », ou encore chez Erika Lust (que David Courbet a interviewé), ou enfin chez Mia Engberg . Le débat pro-sex versus féministes anti-porno n'est pas très vif. On trouve à peu près le même type de clivage entre les femmes qui défendent la prostitution et celles qui la refusent au nom du féminisme. Dans ce contexte (les deux approches de la libération de la femme) le livre de David Courbet est fort instructif.
Féminismes et pornographie
David Courbet
Préface d'Ovidie
280 pages - 16,50 €
L'attrappe-corps - La Musardine
Féminismes et pornographie sur le site de La Musardine
Article " Féminisme et pornographie " © nouvellestentations.com
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