Il est très curieux d’observer comment une confession à caractère sexuel explicite dans ses figures sadomasochistes homosexuelles peut être à la fois crue, tendre et drôle. C’est dû sans aucun doute à la personnalité de ce journaliste spécialiste de l’Europe, à son humour anglais, à sa libido libérée au fil des ans, et au sentiment amoureux qui l’a transporté, lui et son compagnon, jusqu’à la mort de ce dernier. Le livre est donc une succession d’aventures sensuelles par lesquelles Alex Taylor retrace son parcours initiatique jusqu’à la maîtrise, si l’on peut dire, des joies de la soumission, aventures entrecoupées (dans le récit) par une ode à son amour disparu. Les deux thèmes de ce texte se répondent fort bien. Nous comprenons à la lecture du livre qu’on peut être un apprenti pervers, puis un pervers accompli, tout en étant sentimental et tendre. Quelques notes sur la télévision (honte à Arte qui l’avait sanctionné pour « absence injustifiée » alors que son compagnon se mourait), et sur ses rapports avec ses parents (son père, refusant d’évoquer l’homosexualité de son fils mais posant dans son salon la photo de celui-ci en couple, ce qui avait beaucoup ému Alex Taylor)
Une lecture à la fois émouvante, réjouissante, perverse et sensible à souhait.
Journal d'un apprenti pervers
Alex Taylor
Editions JC Lattès
ISBN 978-27096-2961-4
18 €
Article "Journal d'un apprenti pervers" © nouvellestentations.com
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