Il semble que les spécialistes des langues mortes – entendez par-là, les latinistes distingués-, privilégient l'emploi du terme " cunnilinctus ", constitué des mots latins cunnus (con, sexe féminin) et linctus du verbe lingere (lécher, sucer). Nouvelles Tentations se range à cet avis, conforté par le petit Robert qui remarque : " On emploie souvent cunnilingus, qui est mal formé." Un raffinement sexuel, tel le plaisir buccal, ne saurait commencer par une faute de goût ! Nous encourageons donc vivement les experts en langues vivantes à remiser l'emploi de cunnilingus et à utiliser désormais cunnilinctus.
A l'écrit, attention à ne pas oublier de doubler le " n ".
Un "n" unique, d'un point de vue étymologique, évoque le lapin (cuniculus). Fâcheuse méprise, sachant que l'association du lapin et de la sexualité est au mieux peu flatteuse, voire négative. Le raccourci "cunni ", une facilité de langage pour les indécis, ne nous satisfait pas car il manque d'élégance. Dans le doute, quelques expressions imagées feront mieux l'affaire. Parfois un peu salaces, elles ne manquent cependant pas de poésie. Et surtout, elles dénotent un appétit goulu pour la chose fort réjouissant. Exemples : brouter le minou, donner sa langue au chat, faire minette, aller à la tarte à poils, picorer le bonbon, sucer la friandise…
A propos de gourmandise, nous avons relevé une vision un peu restrictive des plaisirs buccaux dans l'article " Cunnilingus " (il est titré ainsi, hélas !) de Wikipédia. Dans le paragraphe "Origine du cunnilingus", l'auteur écrit : " Le plaisir est clairement à l'origine du cunnilingus, mais surtout pour la personne qui reçoit ce cunnilingus." Et plus loin : " Pour la personne qui réalise le cunnilingus, les motivations sont en partie différentes. Stimuler la vulve avec la bouche et la langue n'est pas spontanément érogène. Parfois, la personne ressent même du dégoût la première fois qu'elle pratique un cunnilingus. C'est uniquement en répétant cette activité que le partenaire finit par ressentir du plaisir. Mais pour la majorité des personnes, réaliser un cunnilingus ne devient pas une activité érotique préférée. "
Il ne s'agit pas d'ignorer que le sexe oral en rebute quelques-uns. Pour autant, laisser entendre que le lécheur ne prendrait pas de plaisir ou aurait, au mieux, une piètre satisfaction, est une ineptie. Et que dire de cette idée saugrenue que de devenir un tâcheron du broutage de minou améliorerait le plaisir qu'on y prend ! Le prosélytisme n'est pas notre genre. Chacun est libre de refuser une pratique sexuelle. Par conséquent, il nous paraît plus sage que ceux qui n'aiment pas ça s'abstiennent. Rien n'est plus désagréable que d'avoir entre les jambes un individu qui, même muet, vous signifie « ton clito a un goût ».
Dessins de Jim
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Article " Cunnilinctus, cunnilingus ? " © nouvellestentations.com
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