L’affaire DSK, et la qualification qu’a donnée le procureur Cyrus Vance de la scène originelle (« un acte sexuel précipité »), a fait se pencher l’excellent sexologue Sylvain Mimoun sur ce qu’on appelle Outre-Atlantique le « Quickie ». Coup rapide, en traduction libre.
Ce « fait divers planétaire » nous avait plutôt inspiré, à Nouvelles Tentations, un papier sur les hommes politiques et leur réputation de rapidité coïtale (Hommes politiques : de mauvais coups ? ).
Sans parler d’éjaculation précoce - ce qui peut être le cas - , le coït précipité peut être un handicap pour un homme qui ne saurait pas faire autre chose, mais aussi pour la femme qui ne prendrait aucun plaisir. Les choses se compliquent, ou se simplifient, c’est selon, lorsque le « Quickie » est pratiqué comme fantaisie sexuelle voulue par les deux partenaires. Dans quels cas ?
Il peut s’agir d’un désir brutal, presque irrépressible, et l’obligation d’une résolution immédiate consentie alors par la femme qui prend un plaisir psychologique à sentir le désir quasiment animal de l’homme envers elle (cela devient en quelque sorte un hommage à la puissance érotique de la partenaire). Gageons alors que l’homme saura ultérieurement lui procurer le plaisir physique. Ce cas de désir brutal dont le but avéré est l’orgasme fait souvent partie, ne l’oublions pas, de l’amour tarifé : l’homme s’est tellement excité auparavant – et la recherche de la prostituée est en elle-même l’expression d’une pulsion arrivée au point culminant- qu’il ne peut se « retenir » et ne parvient pas à faire « durer le plaisir ». Notons que la prostituée est aussi très satisfaite de la rapidité, pour bien des raisons.
Cela peut aussi être l’expression d’un désir partagé, dans un lieu qui ne permet pas de s’épancher plus longuement. Un parking, un ascenseur, un endroit isolé dans la nature où chez des amis... Cette rapidité obligée est une cousine de certaines formes de « tossing », entre deux quasi-inconnus, qui décident de s’unir sexuellement sur le champ.
Enfin, les jeux de domination-soumission peuvent comporter le coït rapide voulu par l’homme dominant, qui exprime sa volonté de jouir lui-même sans se préoccuper de la jouissance de sa soumise – voire en la lui niant.
On le voit, l’acte sexuel précipité ou le Quickie n’est pas qu’un handicap, ou qu’un manque.
Il n’en est pas moins vrai qu’il ne doit pas être la norme, non pas d’un point de vue moral mais amoureux. On peut le faire une fois de temps à autre – pour changer…
Photos © nouvelles tentations
Article " Le Quickie : procédé ou handicap ? " © nouvellestentations.com
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