On sait que le l'orgasme et le but affiché des relations sexuelles. Cependant, il serait bien dommage de ne penser qu'à atteindre ce but dans les meilleurs délais. Si l'on osait une comparaison, un alpiniste atteint l'orgasme en arrivant au sommet d'une montagne, mais l'escalade est la période qui lui procure le vrai plaisir. Surtout qu'après le sommet, on ne peut que descendre… En sexualité, il est donc agréable de « jouer avec l'orgasme », dans le but de différer, voire de modifier celui-ci.

Retarder à l'envi

Retarder l'orgasme de son ou sa partenaire revient à allonger les préliminaires jusqu'à créer une exquise frustration. Chez la femme, une caresse des seins, des zones érogènes, du clitoris, puis une pénétration lente, suivi d'une reprise de ces mêmes caresses, peuvent mener la partenaire jusqu'au bord de la jouissance. En anglais, on appelle ça le « edging ». S'installe une sorte d'immersion dans l'énervement sexuel, causé par la libération des endorphines. Évidemment, tout rapport qui ne serait pas du domaine de la domination soumission implique que l'homme procure in fine l'orgasme tant attendu.

Chez l’homme, le retard d’orgasme est encore plus utile, vu le temps de latence chez lui. En effet, une femme aura tendance à faire en sorte que l'homme jouisse le plus tard possible, et l'homme lui-même y consacrera bien des efforts. Mais ici, on est dans le jeu : la femme, à son tour, va créer l'exquise frustration. Elle mène donc l'homme au bord de la jouissance par des caresses savamment dosées. Le "déni d'orgasme", lui, est souvent apprécié dans les jeux de domination-soumission purs et durs. Parfois même, on peut aller jusqu'au fameux orgasme ruiné. Au moment où l'homme jouit, la femme arrête brusquement sa fellation ou sa masturbation, et le semi-orgasme peut être suivi d'un ou de plusieurs autres…

L’orgasme, et après

Post coïtum animal triste ? Pas toujours. L'un des jeux possibles est de faire suivre un orgasme féminin par un, voire deux autres, en maintenant une excitation psychologique et physique. Cela demande une parfaite connaissance de la partenaire, et l'intention souvent explicite d'une recherche multi-orgasmique : autrement dit, on a décidé d'un commun accord qu'après le premier orgasme, les deux partenaires vont rester dans la recherche de l'excitation sexuelle. L'orgasme à répétition est évidemment plus facile à atteindre chez la femme que chez l'homme, pour des raisons physiologiques. En tout cas, l'âge venant, l'homme met du temps pour se reconstituer. Néanmoins, surtout après un premier orgasme « semi ruiné" par exemple, l'homme peut se voir maintenu dans une excitation post-orgasmique qui lui fera atteindre un autre orgasme, celui-là plus complet. Certains hommes même, certes un peu masochistes, apprécient que leur partenaire joue avec la douleur post-orgasmique créée par une caresse qui ne s'interrompt pas avec la jouissance. Il en va de même chez certaines femmes, elles aussi adeptes du plaisir dans la douleur. En conclusion, nous dirons qu'au sein d'un couple, et quel que soit le type de jeu, il est fort intéressant d'explorer les voies de la jouissance retardée ou réitérée.

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