Une île grecque, Lesbos, a donné son nom à l'amour entre femmes.
On utilise aussi le terme saphisme, dû à la poétesse Sappho, vivant à Lesbos et née vers 650 avant J-C.
Sappho et Alcaeus - 1881- huile sur toile - Alma Tadema (1836-1912)
Le Coucher de Sappho - 1867 - Huile sur toile 108 x 72 cm - Marc Charles Gabbriel Gleyre ( 1806-174)
C'est en réalité au XIXème siècle que le nom de l'île et de ce genre amoureux se sont confondus, en partie grâce à Baudelaire, même si le mot a été formé aux alentours de 1600. Si le saphisme a été mal vu par les sociétés, c'est que les femmes qui s'adonnent aux plaisirs saphiques non seulement n'aiment pas les hommes mais en plus s'en passent très bien : donc, à l'instar des homosexuels hommes qui eux se passent des femmes, ne concourent pas à la reproduction de l'espèce. Voilà qui les condamne aux yeux des religions ou d'une morale sociale.
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On peut fonder le plaisir saphique sur le plaisir clitoridien (mais il n'y a pas que lui). Ce plaisir clitoridien est central. Alors que les religions et la mentalité masculine niaient ou interdisaient la jouissance féminine, les femmes la découvraient entre elles. Elles savaient le donner et l'éprouver.
Alors que certains hommes croient "déchoir" en faisant un cunnilinctus, c'est pour les femmes entre elles le baiser d'amour par excellence. Ne croyez pas cependant que l'art de donner du plaisir par le clitoris est automatique chez les lesbiennes : chacune doit apprendre le corps de l'autre, découvrir les points sensibles et l'endroit divin, comme chez les hétéros.
Le tribadisme, autre nom de l'homosexualité féminine très usité chez les Grecs anciens, signifie plus précisément que deux femmes se frottent l'une contre l'autre, jambes entrelacées, vulve contre vulve. Ce frottement de la zone clitoridienne des deux protagonistes les mènent au bonheur partagé.
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Une évolution chez certaines lesbiennes elles-mêmes les fait apprécier ce substitut de sexe masculin qu'est le godemiché. Mais cela demeure chez elles un débat. Quand elles l'utilisent, elles le font comme tout le monde. De manière vaginale ou anale. Certaines apprécient les godes- ceinture, qui donnent vraiment l'illusion à celles qui la portent d'être dotées d'un membre masculin.
De nombreuses lesbiennes aiment aussi les pénétrations digitales ou manuelles, voire des fist-fuckings. Bref, un corps de femme homo et un corps de femme hétéro sont les mêmes ! Evidemment, débarrassées de la "domination" du mâle, les femmes se retrouvent l'une devant l'autre à égalité. Selon de nombreux témoignages, elles donnent plus de place aux caresses, aux baisers et à la douceur des étreintes. A l'opposé de la douceur (quoique), le plaisir sadomasochiste a droit de cité chez certaines lesbiennes, mais là encore une querelle entre la théorie "queer" qui prône (entre autres) cette pratique "transgenres" se heurte aux féministes qui refusent d'emprunter les codes des hétéros. En réalité, les pratiques de l'amour lesbien sont multiformes, et l'on retrouve plusieurs de ces formes chez les hétérosexuels ou les bi.
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D'où vient ce grand fantasme masculin qui consiste à voir deux femmes faire l'amour ? Notons que ce fantasme met en scène deux femmes sous le regard ou avec la participation de l'homme en question. Donc, si les femmes se lèchent ou s'embrassent, elles ne le font pas entre elles seules, mais avec l'accord ou selon les exigences de l'homme. Celui-ci tire son plaisir de voir une scène sexuelle entre deux personnes du sexe qu'il apprécie sexuellement et amoureusement, sans qu'aucun autre homme ne s'en mêle. Il a ainsi deux femmes à sa disposition visuelle et sans doute sexuelle. Et il n'a pas de concurrent. Au fond, ce fantasme machiste nie le lesbianisme, puisque celui-ci, nous l'avons dit, part du principe qu'on se passe de l'homme. Et là où ce fantasme le rejoint, et où il trouve son plaisir, c'est dans le principe : l'absence du pénis. On peut dire que le fantasme lesbien de l'homme provient d'une sorte de complexe : il n'y a pas dans la scène lesbienne de pénis en érection (celle d'un rival) ou le sien propre (peut-être défaillant?).
Evidemment, le fantasme lesbien – et sa mise en pratique – de l'homme faisant l'amour avec deux femmes est encore moins du lesbianisme pur, puisque l'homme intervient activement, mais il procède du même principe : l'homme n'a pas de rival en tant que mâle. Inutile de préciser qu'un tel trio est inenvisageable pour de vraies homosexuelles, mais qu'il ne peut être établi qu'avec des femmes bisexuelles ou sexuellement aventureuses.
Photo en-tête Fallo de Tinto Brass
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Lesbos a inspiré de nombreux et nombreuses artistes. Les femmes qui ont traité de ce sujet l'ont fait soit par l'envie d'exprimer leur inclination profonde, soit par militantisme – soit les deux. Citer toutes les auteurs serait impossible.
Des homosexuelles plus ou moins affirmées (dans leurs œuvres), telles Colette, Marguerite Yourcenar ou Virginia Woolf côtoient des écrivains plus explicites, telles Violette Leduc (Thérèse et Isabelle (in "Ravages") édition complète en 1966 Gallimard) ou Monique Wittig ("Le corps lesbien", Editions de Minuit).
Chez les hommes, citons Pierre Louÿs et ses célèbres "Chansons de Bilitis" et surtout, de bien meilleure qualité, Paul Verlaine et ses "amies" (in " Parallèlement ").
Savourons ces quelques vers :
PRINTEMPS
Tendre la jeune femme rousse,
Que tant d'innocence émoustille,
Dit à la blonde jeune fille
Ces mots, tout bas, d'une voix douce :
Sève qui monte et fleur qui pousse,
Ton enfance est une charmille,
Laisse errer mes doigts dans la mousse
Où le bouton de rose brille,
Laisse-moi, parmi l'herbe claire,
Boire les gouttes de rosée
Dont la fleur tendre est arrosée,
Afin que le plaisir, ma chère,
Illumine ton front candide
Comme l'aube l'azur timide.
La peinture et le dessin de sont pas en reste.
"Le sommeil" de Courbet, "Les deux amies" de Toulouse-Lautrec sont des merveilles.
Après, nous allons dans les Enfers où nous trouvons des petits maîtres comme l'intéressante Suzanne Ballivet ou Paul Avril, par exemple. Mais il y en a tant d'autres…
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Idem pour le cinéma. Vous ne pourrez pas ne pas voir "Mädchen in uniform", de Leontine Sagan (1931), film émouvant dont l'action se déroule dans un sévère pensionnat (un remake sera fait en 1958 avec Romy Schneider et Lili Palmer). Mais surtout, vous verrez ou reverrez "Loulou" de Pabst, avec la merveilleuse Louise Brooks. Loulou n'est pas homosexuelle mais elle est sauvée (provisoirement) par la comtesse Geschwitz (Alice Roberte) qui tombe follement amoureuse d'elle. Comme on la comprend… De nos jours, Maria Beatty réalise des films lesbiens à connotation SM très esthétiques et fort intéressants (voir notre article )
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